Tour du Mont Blanc : une aventure inoubliable
Malgré notre amour de la nature et des randonnées, un voyage de type randonnée sur plusieurs jours ne nous avait jamais traversé l’esprit. C’est lorsqu’un couple dans la cinquantaine nous a parlé de son expérience du Tour du Mont-Blanc que l’idée a commencé à faire son chemin. Avec la possibilité d’obtenir l’aide d’une agence pour organiser le voyage et un prix que nous estimions comme raisonnable, il n’en fallait pas plus pour confirmer notre réservation au mois d’octobre 2023 pour une randonnée prévue en juillet 2024.
Vous trouverez ci-dessous le récit de notre voyage, jour par jour. Si vous souhaitez obtenir des trucs astuces pour organiser une aventure similaire, nous avons aussi écrit un article sur le sujet.
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Mais avant tout… Qu’est-ce que le Tour du Mont-Blanc? Résumé rapidement, c’est une des randonnées les plus populaires d’Europe, qui vous fait passer à travers la France, l’Italie et la Suisse, pour un trajet total d’environ 170 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé. On y retrouve des paysages à couper le souffle ainsi que des gens de tout âge, nationalité et forme physique. C’est aussi une randonnée qui offre une belle flexibilité, puisqu’il y a plusieurs points de départ possible (c’est une boucle) et parce qu’il est autant possible de faire du camping que de dormir en chambre privée.
Précision d’ailleurs que nous avons opté pour l’option en chambre privée et que nous avons sauté la portion entre Chamonix et les Contamines-Montjoie.
Maintenant que cela est dit, transportons-nous à Lyon, où nous avons passé trois jours avant de débuter la randonnée.
J-0 : Départ de Lyon
L’aventure débute à la gare Lyon Perrache pour un bus qui nous mènera à Sallanches. De là, nous prenons un bus pour nous emmener à notre destination finale de la journée, aux Contamines-Montjoie.
Il est encore un peu tôt pour accéder à notre chambre, alors nous décidons de nous arrêter dans un restaurant pour dîner. Notre choix s’arrête sur Le Freddy’s, où nous dégustons un bon burger et un poke bowl. Faisant initialement preuve de retenue, nous cédons à la tentation à la vue d’un sundae décadent servi à la table voisine. Nous brûlerons assurément ces calories au cours des prochains jours! Nous ne regrettons pas notre décision, le sundae est excellent.
Après un détour à l’épicerie pour faire le plein de collations, nous nous dirigeons vers l’hôtel La Gelinotte pour notre première nuit. L’accueil y est très chaleureux. La nourriture n’a rien de spectaculaire, mais elle est réconfortante. La chambre est mignonne, avec en prime une vue magnifique. Comme il n’y a personne dans la chambre d’à côté, nous avons la salle de bain pour nous seuls (elle serait normalement partagée).
J-1 : Départ des Contamines vers Les Chapieux
C’est un peu plus de 15 kilomètres et 1200 mètres de dénivelé qui nous attendent aujourd’hui, alors que nous atteindrons en fin de journée le petit village des Chapieux. Notre hébergement inclut le transport vers Notre-Dame de la Gorge, qui est fort apprécié pour éviter une marche sans grand intérêt sur la route.
Notre première journée suit un déroulement qui se répétera pour le restant de la randonnée : la première moitié de la marche se fait en ascension, jusqu’à un col. De ce col, on amorce notre descente pour compléter la randonnée jusqu’à notre destination finale. La montée et la descente se font en dénivelé très prononcé. On commence notre TMB en force!
En chemin, nous essayons une tarte aux myrtilles au Refuge de la Balme, qui est savoureuse. Nous nous arrêtons aussi pour dîner au Refuge de la Croix du Bonhomme, où nous apprenons une première leçon : la nourriture dans les refuges coûte cher. On ne regrette pas, puisque le repas est bon et que manger dans un refuge fait partie de l’expérience, mais nous miserons dorénavant sur des collations achetées dans les villages pour combler notre faim.
Vers la fin du parcours, on apprend une autre leçon : les occasions d’aller aux toilettes sont rares! Valérie doit donc s’armer de patience et ça nous force à accélérer le pas pour conclure cette première journée.
Nous arrivons finalement à destination des Chapieux, où nous passerons la nuit à l’Auberge Refuge de la Nova. La petite chambre est fonctionnelle, mais elle est adjacente à la salle de bain commune. Nous serons réveillés à plusieurs reprises pendant la nuit par des portes qui claquent constamment…
Le repas est servi dans une salle à manger aménagé avec de grandes tables de groupe. Nous y faisons la rencontre de Québécois et Québécoises, en plus de croiser à nouveau un couple de Danois avec qui nous avions fait connaissance la veille.
Les Chapieux est un très petit village. En fait, on n’y retrouve que deux établissements d’hébergements ainsi qu’un magasin général permettant de se ravitailler en collations au besoin. Le réseau est inexistant, mais ce même magasin vend du Wi-Fi. À moins d’une urgence, il s’agit d’une occasion en or pour décrocher complètement avant de reprendre l’aventure le lendemain.
J-2 : Les Chapieux à Courmayeur (arrivée en Italie)
La matinée s’amorce avec un bus des Chapieux vers la Ville des Glaciers, ce qui nous évite encore une fois une marche sans grand intérêt sur la route. Les indications pour le bus ne sont pas les plus claires. Gabriel, très organisé et sûr de son coup lorsqu’il achète le billet de bus à la station libre-service, joue le rôle de guide touristique pour aider les autres voyageurs confus à acheter le leur.
Nous atteignons le Col de la Seigne et en même temps, la frontière avec l’Italie. Il y fait particulièrement froid et c’est très venteux, mais nous avons enfin notre première vue du sommet du Mont Blanc.
Nous prenons une pause au Refuge Elisabetta pour une petite limonade, mais pour manger, on se limite à notre propre nourriture. Nous avons appris notre leçon. Alors qu’on amorce notre descente, nous atteignons éventuellement un sentier un peu plus fréquenté, car accessible en voiture. Nous prenons le bus à la Visaille pour nous emmener jusqu’au centre de Courmayeur. Les puristes regarderont peut-être de haut le fait de prendre l’autobus, mais nous vous conseillons d’écouter votre petite voix rationnelle si vous avez envie de raccourcir un peu votre journée.
Cette décision est d’autant plus judicieuse considérant que Courmayeur est probablement la plus grande ville sur le parcours, excluant Chamonix. On en profite pour prendre notre première gelato au Crème et Chocolat et relaxer dans notre chambre de l’hôtel le Bouton d’Or. C’est sans aucun doute le meilleur hébergement de tout notre voyage et on nous y sert le meilleur déjeuner que nous avons jamais mangé en voyage. Les autres déjeuners du voyage sont habituellement constitués de pain, confiture, yogourt et granola. Au Bouton d’Or, c’est cependant un festin de pâtisseries, viennoiseries, fruits, œufs, charcuterie et autres délicieuses bouchées qui nous attendent.
Comme nous sommes en Italie, la soirée se termine avec un must : deux pizzas (beaucoup trop grandes) au restaurant la Grande. Nous réussissons tout de même à les engloutir vu l’énergie demandée par cette journée de 16km à pieds.
J-3 : Courmayeur au Relais d’Arpette (arrivée en Suisse)
Le départ se fait encore en autobus, du centre de Courmayeur jusqu’à Val Ferret. Le trajet est long et le bus se remplit rapidement. Lors d’arrêts subséquents, plusieurs randonneurs voient le bus passer devant eux sans arrêter. On vous suggère donc fortement de le prendre dès le début du trajet. En période estivale, le bus est gratuit.
La fatigue commence à se faire sentir pendant cette troisième journée de randonnée, mais la motivation est toujours à son maximum. Des drapeaux suisses nous confirment que nous avons quitté l’Italie. Arrivés à la Fouly, nous apercevons le bus à quelques dizaines de mètres devant nous et nous décidons de miser sur notre vitesse de joueurs de soccer pour l’atteindre… malgré tout, on le manque de très peu. Le prochain passant seulement dans un peu plus de deux heures, on prend le temps de savourer une glace (ou crème glacée pour les Québécois). Petit choc : ça coûte cher en Suisse!
Notre bus arrive finalement, mais il y a un peu de confusion. Il nous emmènera finalement jusqu’à Orsières, pas très loin de Champex. Il faudra par contre trouver une manière de compléter le trajet. Heureusement, le chauffeur décide de poursuivre son chemin jusqu’à Champex (ce n’est pas claire si c’est une exception ou la norme en haute-saison). Peu importe, nous en sommes très reconnaissants : la route pour se rendre à Champex est une ascension constante. Cela dit, on ne peut s’empêcher d’être peu nerveux à la vue du bus qui monte la route sinueuse, les roues à quelques centimètres du flanc de la montagne.
Arrivés à Champex, on réalise que notre périple n’est pas terminé. Il faut maintenant marcher jusqu’à notre hébergement pour la nuit, le Relais d’Arpette. Ce n’est pas si loin, ni difficile, mais on a hâte d’arriver!
La localisation du Relais d’Arpette est à couper le souffle. La vue des montagnes est majestueuse et nous sommes isolés du reste du monde. La chambre, avec son balcon qui nous permet d’apprécier la vue, est parfaite pour se reposer après la journée que nous estimons être la plus difficile depuis le début.
Nous sommes aussi heureux de constater que le repas se distingue de ce que nous mangeons depuis le début. Dans un format style buffet, on nous sert un dahl de pois chiches avec des légumes et du riz. Les repas sont habituellement très généreux en viande, et beaucoup moins en légumes, ce qui n’est heureusement pas le cas pour ce plat. En plus d’être gouteux, on peut se servir à notre faim.
J-4 : Relais d’Arpette à Trient
En sortant du Relais d’Arpette, nous sommes confrontés à une décision importante. À droite, on se dirige vers la variante de la Fenêtre d’Arpette, beaucoup plus longue, mais qui paraît-il est un des faits saillants de la randonnée. À gauche, la variante du Col de Bovine, plus courte et moins difficile. Nous choisissons d’aller à gauche et optons pour la variante du Col de Bovine.
À plusieurs reprises, le Tour du Mont-Blanc offre la possibilité d’emprunter des variantes. L’accessibilité de celles-ci dépend des conditions météorologiques. Vos choix seront donc évidemment affectés par la météo, mais aussi par votre motivation à emprunter des chemins plus longs et difficiles pour obtenir de plus belles vues.
Nous arrivons à Trient, un beau petit village suisse calme et paisible. Ne comptez pas sur Trient pour faire des courses, il y a peu de services disponibles. Nous profitons de la cour pour relaxer, prendre un verre de vin et lire. Un repas de pâtes est servi. Rien d’exceptionnel, mais ça fait la job dans les circonstances. C’est aussi la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, alors on s’installe dans notre lit pour en regarder une partie avant de s’endormir.
J-5 : Trient vers Argentière
On remet les pieds en France aujourd’hui à l’occasion de l’avant-dernière journée de la randonnée. Arrivés au Col de la Balme, on fait face à de multiples possibilités pour amorcer notre descente. Avec peu de certitude, on emprunte un chemin qui nous semble logique. Avec le recul, nous avons l’impression que tous ces chemins nous auraient éventuellement emmenés à destination.
Les touristes se font de plus en plus nombreux sur les sentiers alors qu’on se rapproche de Chamonix. On fait d’ailleurs l’erreur d’emprunter un sentier de vélo de montagne pour descendre vers Montroc, ce qui nous force à constamment regarder derrière notre épaule. Montroc est un petit village à partir duquel il nous reste une trentaine de minutes de marche avant Argentière.
Sur la rue qui mène à notre hôtel, le Dahu, on croise un petit stand à gelato nommé Givré, ce qui est maintenant rendu un arrêt obligatoire post-randonnée. Pour souper, on s’arrête à The Office pour un bon hamburger. Rien de plus français qu’un bon burger avec des frites! On retourne dans notre chambre pour dormir, sachant que le lendemain, nous compléterons notre (presque) Tour du Mont-Blanc.
J-6 : Argentière vers Chamonix
C’est avec beaucoup de motivation, mais aussi un peu de peur, qu’on aborde notre dernière journée de randonnée. En effet, cette dernière journée est celle où nous croiserons les fameuses échelles. Une variante pour les contourner existe, mais pas question pour Valérie de manquer cette opportunité de vivre un peu de sensations fortes. Si Gabriel émet quelques réserves, son ego prend rapidement le dessus et il emboîte le pas à Valérie, déjà rendue cinq échelles plus haut.
Nous ne les avons pas comptées, mais il y en a probablement une douzaine. Certaines sont courtes (5-6 marches), d’autres sont plus longues (une vingtaine de marches). Au final, elles ne sont pas si intimidantes. Nous avons vu quelques personnes rebrousser chemin, mais des personnes de tout âge et forme physique les ont empruntées. C’est certain que si vous avez une grande phobie des hauteurs, ce sera un grand défi. Vous pourriez peut-être envisager utiliser la variante. Dans le doute, on vous suggère d’essayer, c’est vraiment une belle expérience!
On arrive éventuellement au lac Blanc, qui nous déçoit légèrement. Il y a beaucoup de touristes, car cet endroit est accessible après avoir emprunté le téléphérique de la Flégère. Il faut quand même que ces touristes marchent un peu pour se rendre au lac et visiblement, la grande majorité d’entre eux ne sont pas équipés pour une telle marche.
On amorce finalement notre dernière descente avec comme destination le téléphérique de la Flégère, qui nous emmènera jusqu’à Chamonix. Rendus à ce point, nous sommes presque sur le pilote automatique et nos pieds avancent seuls. L’alternative sans téléphérique étant significativement plus longue, nous choisissons ce dernier sans hésiter, malgré son prix un peu élevé (36 euros au total).
Nous commençons à célébrer la fin de notre accomplissement dans notre petite cabine de téléphérique, que nous occupons seuls. Arrivés en bas, il nous reste cependant une vingtaine de minutes de marche avant d’arriver à notre hôtel, mais pour nous, c’est déjà mission accomplie!
Deux jours de récupération à Chamonix
Nous avons choisi de passer deux jours à Chamonix avant de retourner à Lyon pour prendre l’avion. Ces journées ont majoritairement été passées à déambuler dans les rues de Chamonix et à manger. Voici, en rafale, les endroits que nous avons visités :
Cool Cats : un restaurant à hot-dogs décadents et originaux. Un hot-dog orphelin, commandé par une personne aussitôt repartie, nous est même offert par le serveur. On recommande vivement!
Gaufres de Chamonix : On y retourne deux fois tellement que c’est bon. On y serait probablement retourné une troisième fois s’il nous était resté de l’argent comptant (ils ne prennent pas la carte de crédit).
MUMMA : Un restaurant asiatique qui sert des petits plats à partager. Ce n’est pas de la nourriture typiquement française (on aurait pu opter pour un restaurant de fondue au fromage), mais on ne regrette pas notre choix. C’est probablement le meilleur repas qu’on a mangé pendant le voyage.
Hôtel Alpina : c’est notre hébergement pour nos deux nuits. Le rapport qualité-prix y est intéressant et, comme la majorité des établissements de Chamonix, tout se fait à pied. Une heure de spa par nuit nous est offerte, que nous utiliserons avec plaisir pour régénérer les muscles de nos jambes. Il y a même un petit bar open de bonbons à l’entrée! Le restaurant au dernier étage semble offrir une très belle vue sur la ville, mais nous ne l’avons pas essayé.
Moody Coffee Roasters : aucun de nous deux ne boit du café, mais Gabriel se laisse tenter par un latte à la vanille. Valérie prend son traditionnel chocolat chaud et nous partagerons une délicieuse brioche à la cannelle.
Shoukâ Chocolaterie : c’est à partir de ce moment qu’on a réalisé qu’il faudrait peut-être ralentir sur la consommation de sucre et de pâtisseries, alors que nous sommes incapables de terminer notre flanc au chocolat commandé pour déjeuner. On y achète par contre des barres de chocolat que nous ramènerons à la maison!
Nous avons décidé de ne pas faire l’Aiguille du Midi, l’une des attractions les plus populaires de Chamonix. On prend cette décision en raison du prix et des foules, mais nous avons aussi considéré que nous avions déjà eu de très belles vues du Mont-Blanc. On pense aussi faire du parapente, mais encore une fois, le prix nous dissuade. Gabriel a déjà eu la chance de faire ces deux activités avec ses parents il y a plusieurs années, mais ce n’est que partie remise pour Valérie!
Voilà! C’est ce qui complète notre récit du Tour du Mont-Blanc. Vous avez apprécié au point où vous souhaiteriez réaliser un voyage semblable? Consulter notre article rempli de trucs et astuces pour organiser votre Tour du Mont-Blanc et n’hésitez pas à laisser vos questions en commentaire!